top of page

Récit

De Paris à Mexico City

Nous sommes le mardi 18 octobre 2018, notre avion décolle de Paris Charles-de-Gaule à 17 h15. Après quelques adieux chaleureux, nous voilà à bord, excités comme des puces.

d%25C3%2583%25C2%25A9part_Paris_oct_edit
avion_d%25C3%2583%25C2%25A9part_paris_ed

Feuille de route : Paris – Mexico ? Non, ce serait trop simple ! Arrivée prévue dix heures plus tard pour une escale de neuf heures à Fort Lauderdale. Notre itinéraire saugrenu nous permet d’économiser la moitié du prix d’un Paris – Mexico. Malheureusement à ce prix-là, la Norvergian Airlines ne sert pas de plateaux repas. À notre grand désarroi, nous regardons passer le personnel de bord muni de la liste des passagers ayant droit ou non au maigre dîner. Heureusement que nous avons un casse-croûte !

Arrivés en Floride, évidemment pas de réservation pour dormir, direction les banquettes de l’aéroport. Un peu stressés par le début de cette aventure, nous décidons de dormir à tour de rôle pour surveiller nos affaires. Pendant le tour de garde de Johan le tapis roulant des bagages se met en marche et s’illumine comme un carrousel en jouant une musique digne de Disney ! Difficile de retrouver le sommeil après ce fou rire qui aura eu le mérite de nous détendre un peu.

État de Mexico

Mexico City

Arrivés en fin de matinée à Mexico City, nous nous rendons à notre hostel pour déposer nos affaires avant d’aller manger un morceau. Par précaution, on range nos affaires de valeur dans les casiers et on inspecte nos draps à la recherche des fameuses bed bugs (punaises de lit). R.A.S, ouf !

Il est midi passé, c’est l’heure du premier repas. Street-Food oblige, on en voit partout, les tacos nous font baver, on teste ! Arrivés devant la guitoune, on voit un grand fait-tout plein de sauce et de morceaux de viandes divers. Les tacos sont constitués d’une galette de maïs garnie d’un mélange d’oignons, de coriandre fraîche et de viande. Après un rapide coup d’œil sur la carte, on comprend qu’il faut choisir la viande et que le reste est invariable. À ce stade, je tiens à préciser qu'à part Johan, ni Antoine ni moi ne parlons un mot d’espagnol. Après concertation, on décide de commander douze tacos. D’un ton plus que confiant, Antoine se lance : « Dolce tapas por favor ! » (« Tapas sucrées, s’il vous plaît ! »). Incrédule, le vendeur de tacos tire une tête toute droit sortie d’un cartoon pendant que Johan et moi agonisons de rire. Pas plus de vingt minutes plus tard, au moment d’acheter des churros pour le dessert, c’est à mon tour de nous régaler avec mes prouesses linguistiques. Le supplément chocolat est à dix pesos (38 centimes d’euros) : « Ola podemos obtener churros con el suplemento chocolate por diez pesos por favor ? ». La dame acquiesce et Johan éclate de rire. Comme je ne comprends pas, il explique : « Flo, quand tu vas à la boulangerie, que la baguette coûte 1 euro, tu dis pas : ‘’Bonjour, je voudrais trois baguettes pour 3 euros s’il vous plaît, et pas un sou de plus !’’, tu commandes juste trois baguettes, bah ici c’est pareil. » Ne laissant aucun répit à Johan, Antoine remercie la vendeuse d’un grand geste de la main en s’écriant avec un magnifique accent italien : « Grazie mille ! », nous achevant ainsi de rire.

Nous passons les deux jours suivants à Mexico City, occupés à nous balader et à planifier notre tour du pays.

Tepotzlán

Pour la première visite de notre voyage: destination Tepotzlán, un village connu pour ses ruines, à deux heures de bus depuis le terminal sud de la ville de Mexico. Lesdites ruines sont situées sur une montagne surplombant le village dans lequel nous déjeunons peu après notre arrivée, dans un restaurant servant de la cuisine précolombienne. Pour la petite anecdote, nous avons tous les trois le même sac de couchage qui porte le petit nom de Grasshopper de chez Valandré (excellent rapport poids/compacité/température, soit dit en passant). Après notre installation, la gérante nous explique comment fonctionne la carte : on peut choisir deux plats parmi la liste, différents ou non. Prévenante, elle ne manque pas de nous indiquer que certains plats sont cuisinés avec des insectes. Ne comprenant rien à ce qui est écrit, on choisit au hasard. Étant toujours prompt à l’action avant la réflexion (sans vouloir passer pour un débile), je remarque avec amusement qu’un plat de la carte porte le nom de ‘’grasshopper’’ et en commande deux. Mon raisonnement (que ne partagent ni Antoine ni Johan) étant qu’il y a moins de chance de tomber sur des insectes en prenant deux fois le même plat. Au grand amusement d’Antoine et Johan, on se rappelle soudainement de la signification de ‘’grasshopper’’ en anglais, en voyant arriver mes deux assiettes de sauterelles. On s’en souviendra !

Lieu touristique oblige, la traversée du village se fait dans une ambiance commerçante le long de rues bordées de vendeurs en tous genres où nous ne manquons pas de nous arrêter pour manger un dessert appétissant mais particulièrement mauvais. Pas de bol.

Tepotzlan2_edited.jpg

Au bout du village, l’ascension commence par des escaliers de pierre dans une végétation tropicale. Petit à petit, les escaliers laissent place à la terre et le chemin se rétrécit. Ça commence à râler du côté de Johan et moi, nous sommes précédés par des sandales plutôt lentes que nous ne pouvons dépasser car le chemin est trop étroit. Or il commence à pleuvoir. Arrivés en haut, on constate tous les trois avec regret la médiocre qualité de nos k-ways : nous sommes trempés. Même si le temps n’est pas avec nous, le point de vue reste sympathique. En revanche les ruines n’ont rien d’incroyable si ce n’est que la butte sur laquelle est installée la construction pyramidale est relativement étroite, ce qui fait de sa construction une entreprise ingénériale surprenante étant donnée la nature du terrain et la taille des blocs de pierre. Pour monter au sommet, on emprunte un escalier si raide que l’on peut toucher les marches suivantes en tendant le bras. Arrivés là-haut, faute d’émerveillement on s’amuse à marcher sur le contour de la petite pyramide formé d’un rebord d’une trentaine de centimètres de large donnant sur le vide.

tepotzlan%25201_edited_edited.jpg
tepotzlan%25203_edited_edited.jpg

Sur le chemin du retour, Antoine et Johan vantent les bienfaits d’une mono-diète sur le corps. Au début pour rigoler, ils lancent l’idée de faire une mono-diète de bananes. Il faut dire que celles-ci sont si peu chères que ça nous ferait faire de sacrées économies. Pris au jeu, je lance le défi. De retour à Mexico on va faire le stock de bananes, demain on ira voir les ruines de Teotihuacán.

Teotihuacán

Accompagnés par Will, rencontré à l’auberge, on file de bon matin, nos sacs pleins de bananes, attraper un bus au terminal nord. Le site est tout près de Mexico mais il nous faut plus d’une heure et demi pour nous y rendre ! Le site est immense, il s’agit d’une cité pré-hispanique, aujourd’hui classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Évidemment, c’est blindé de monde et le site est parsemé de vendeurs à la sauvette. On se moque un peu d’eux parce que malgré les 35° C et l’absence quasi-totale d’ombre, aucun n’a eu l’idée de vendre des bouteilles d’eau et ils se sont tous accordés pour proposer une sorte d’instrument qui imite le rugissement du jaguar quand on souffle dedans. Pour en faire la promotion, ils le cachent dans leurs mains, s’approchent en silence et soufflent fort dedans pour faire sursauter les touristes. L’ancienne ville présente un nombre incroyable de pyramides, pour certaines vraiment gigantesques, sur lesquelles on peut parfois monter. C’est très impressionnant ! Au moins le cadre est top pour notre frustrant repas de bananes. Le soir suivant devant la perspective d'une soirée pizzas, nous abandonnerons notre mono-diète.

teotihuacan%25202_edited_edited.jpg
teotihuacan%25201_edited_edited.jpg

Conduire au Mexique… vers Guanajuato

Nous étant liés d’amitié avec Will, nous partons le lendemain matin à quatre dans une Chevrolet Spark louée chez Europcar. Direction l’état de San Luis Potosi mais avant, stop incontournable dans la jolie ville de Guanajuato. Celle-ci se trouve plus ou moins à mi-chemin (en temps), entre Mexico City et Cuidad Valles, notre point de chute à Potosi.

Au Mexique, l’état des routes n’est pas du tout le même qu’en France où la DDE est sensée opérer au moindre petit pépin. Ici, il ne s’agit pas de ‘’l’énorme’’ nid de poule qu’il y a pas loin de chez vous sur le trajet du boulot. Ici ce sont de véritables cratères.

Le pire endroit pour conduire est sans conteste la ville même de Mexico. C’est tout bonnement démoniaque pour quiconque n’a pas l’habitude. Les priorités sont reléguées au rang de vague concept et il faut se frayer un chemin au culot, sachant que la plupart des autres voitures sont abîmées et que vous avez une caution au-dessus de la tête. Ce n’est pas tout, le plus dangereux ce sont les trous que l'on peut rencontrer à tout moment sur tout type de route. Sur une voie rapide limitée à 80 km/h, j’évite ainsi une bouche d’égout dont il manque la plaque ! Rapidement, je prends le réflexe d’imiter la voiture de devant en me déportant en même temps qu’elle. À cela s'ajoute le fait que la capitale est immense et complètement congestionnée ; on ne voulait pas y croire mais il nous a bien fallu quatre heures pour sortir de Mexico depuis l’aéroport, une véritable épreuve pour les nerfs ! 

Une fois Mexico derrière nous, l’état de la route ne s’arrange pas. L’autoroute qui quitte Mexico en direction du nord est pleine de trous, mais heureusement, plus on s’éloigne de la mégapole, plus ils se raréfient.

En dehors des environs de Mexico les routes ‘’nationales’’ constituées d’une voie dans chaque sens sont plutôt en bon état. Bon, il faut toujours faire gaffe car il y a toujours des trous de temps à autre mais rien de bien méchant. En plus les routes sont très, très larges. En effet, sur les côtés il y a des bandes d’arrêt d’urgence qui sont aussi larges que les voies de circulation, c’est très confortable. Cependant cela induit un effet secondaire. Sachant que les routes sont larges, les Mexicains dépassent sans visibilité. Même en plein virage, il est plus que fréquent de voir débarquer un camion ou une voiture sur sa voie. Pas de panique : on se déporte sur la bande d’arrêt d’urgence. C’est archi courant et tout le monde le fait sans se poser de question ni protester. Lors de ce premier voyage, on se fait même dépasser par une voiture alors que j’en dépasse déjà une autre ! À trois de front, au calme !

Ce n'est finalement qu'une fois sortis des nationales que nous faisons connaissance avec le plus grand fléau des routes mexicaines : les fameux ‘’topes’’. Ce sont des dos-d’ânes, sauf qu’ils ne sont jamais annoncés, sont extrêmement secs et surtout sont abominablement nombreux. Il nous est arrivé d’en avoir tous les cent mètres pendant des kilomètres. Dans les campagnes, ils peuvent prendre la forme de tas de terre si bien qu’on ne les voit qu’au dernier moment. On s’en est chopé un très fourbe à 50 km/h tapi dans l’ombre d’un arbre. En fait, ils sont si nombreux qu’on en est arrivé à se demander si ce n’était pas une directive étatique pour booster le marché de l’automobile et des pièces détachées.

Guanajuato

Après neuf heures de route nous arrivons finalement à Guanajuato. Nous nous promenons une première fois de nuit, le soir de notre arrivée, puis une seconde fois le lendemain pour explorer un peu la ville et l'observer depuis les hauteurs d'un des points de vue. Nous sommes tout de suite séduits. La ville est très colorée et a posteriori architecturalement bien plus intéressante que toutes les autres villes que nous avons vues au Mexique. Pour ne rien gâcher au plaisir, il y règne une ambiance chaleureuse et animée de jour comme de nuit, la rendant très agréable à arpenter à pied.

guanajuato%25201_edited_edited.jpg
guanajuato%25202_edited_edited.jpg

État de San Luis Potosi

Laguna la Media Luna

Après cette brève escale à Guanajuato nous reprenons la route vers la région de Huesteca Potosina. Cette région est connue pour abriter un grand nombre de cascades et pour la pratique des sports d’eau en haute saison. Sur la plupart des sites on peut poser sa tente et profiter ainsi d’un bain exclusif au petit matin. Seulement, qui dit camping dit réchaud, et donc gaz. Nous faisons un crochet par la capitale de l’État pour en trouver : sans succès. On devra faire sans... Ce sera donc salades et repas froids, le soir du moins.

Notre première visite est la Laguna la Media Luna. Elle n’est pas dure à trouver, le signet est sur maps.me. Pour l’atteindre depuis la route principale, il faut emprunter une route en terre tout à fait carrossable qui longe un cours d’eau. Évidemment nous arrivons à la tombée de la nuit, le parking est vide et le site fermé. Heureusement, des agents de sécurité sont postés au guichet. Après un rapide échange pour négocier le prix de la tente, ils nous laissent entrer et nous installer. Comme il fait nuit, nous décidons de  nous installer, faute d'exploration, sur une sorte de terrain de foot bordé d’un ruisseau. Nous irons voir la lagune demain.

Au moment d'aller se coucher, Antoine part faire un tour près du ruisseau. Malheureusement, ce ruisseau n'est constitué que de vase dense et profonde dans laquelle il tombe et perd ses tongs. Ne le voyant pas revenir, lorsque nous partons à sa recherche vingt minutes plus tard il n'en a retrouvée qu'une. Inconsolable, il va la garder trois mois avant de la jeter. En guise de réconfort, le bain qu’il prend pour se rincer dans le ruisseau voisin qui est impeccable est apparemment divin.

Au petit matin, réveillés par le soleil, on enfile les maillots et on file à la lagune. L’eau est d’un bleu cristallin tirant sur le cyan et un ponton a été aménagé pour sauter dans l’eau, plutôt accueillant. Comme toute eau à cette latitude elle est bonne, c’est le premier bain du tour du monde et c’est un régal !

media%2520luna%25201_edited_edited.jpg
media%2520luna%25202_edited_edited.jpg

El Aguacate

Le lendemain, peu après être partis de la lagune nous reprenons un bain lors de la visite de la cascade El Aguacate au nord-ouest de Ciudad Valles. Une jolie petite cascade où l’on peut se baigner dans des vasques. Néanmoins, rien d’extraordinaire.  

On arrive vers midi à Ciudad Valles pour laisser nos vêtements dans une laundry (pressing local ultra bon marché) et faire des courses pour nos repas froids du soir. Après une surprenante soupe avalée au cœur du marché couvert, nous reprenons la route en direction du nord vers notre deuxième cascade, Micos. Arrivés sur les lieux, rien d’extraordinaire : la cascade est large, pas très haute et on la voit de loin. Possibilité de louer les services d’un batelier pour aller la voir d’un peu plus près en barque mais à nos yeux, trop cher pour ce que c’est. En plus, le cadre n’est pas top et il y a beaucoup de monde. C’est décidé on ne restera pas là pour la nuit. La célèbre cascade de Tamul est au sud de Ciudad Valles, on décide de continuer plutôt vers le nord pour aller voir une cascade plus méconnue, Minas Viejas.

Minas Viejas

Après deux longues heures de route sous la pluie et sur les routes en terre, nous arrivons finalement à destination. Comme à l’accoutumée le site est fermé (pas étonnant, on est en basse saison). Il fait encore jour et il n’y a ni barrière, ni personne pour le garder : on entre. Un peu plus bas, on arrive sur une aire plane bordée de plusieurs guitounes en bois avec en contrebas un restaurant sous scellé.  On plante les tentes et on prépare notre salade : brocoli, chou-fleur, avocat, carotte, le tout assaisonné de citron vert. Pas fameux, mais ça passe… Heureusement qu’Antoine a acheté des mangues pour le dessert ! Une fois régalés, nous descendons à la cascade pour prendre un bain, à la lumière des étoiles.

Le lendemain matin nous retournons voir la chute. Maintenant que l’on y voit plus clair, on remarque que le courant est fort et qu’une structure en bois permettant la traversée est effondrée, probablement en raison d'une violente crue. Au pied de la chute se forme un grand bassin délimité par un second saut de moins d’un mètre de haut sur toute la largeur du cours d’eau. Au niveau de ce petit saut, seule reste une corde reliant les deux rives - probablement le garde-corps de ce qui reste du ponton. La traversée s’annonce dangereuse mais promet d’être fun et nous voulons aller voir de l’autre côté. En se tenant à la corde, nous progressons prudemment sur ce qu’il reste de la passerelle jusqu’à ce qu’elle s’interrompe à trois mètres de l’autre rive. Devant nous, un trou de deux mètres de long nous sépare des derniers restes de planche encore accrochés à un arbre qui trempe à peine les pieds dans l’eau. En-dessous de nous le courant est très fort et les remous nous empêchent de voir les rochers qui s’y cachent. Petit instant de réflexion, l’équilibre est instable ; les planches de l’autre côté sont trempées et inclinées à soixante degrés. Quand bien même nous pourrions sauter deux mètres sans élan, la réception est impossible et nous finirions dans le torrent, malmenés par les rapides pendant une bonne trentaine de mètres. Le gap est trop grand pour faire un grand écart. Pas le choix, il faut faire quelques petits pas dans les premiers centimètres du torrent et y trouver des appuis pour finir en grand écart à l'aide de la corde. Je tente le coup, mais le courant est trop fort pour mes pieds qui, balayés, ne trouvent pas de prises. Après un pas en arrière j’examine la résistance de la corde pour m’y suspendre. Au pire, dis-je à Johan, si elle cède je n’aurais qu’à m’y accrocher puis me hisser pour remonter le cours d’eau. Après un dernier test, je me lance et me suspends à la corde. Rapidement, je franchis le gap en cochon pendu et parviens de l’autre côté sans encombre. Johan, plus lourd et plus puissant, décide de tenter sa chance autrement. Après m’avoir lancé la GoPro, il franchit le premier mètre en trouvant des appuis dans le torrent grâce à ses puissantes jambes puis comble le mètre manquant en grand écart en s’agrippant à la corde. Antoine, moyennement confiant, décide de retourner sur la rive auprès de Will. Hormis la traversée, l’autre côté du cours d’eau n’a pas grand-chose à apporter si ce n’est une meilleure vue sur la cascade. Quelques minutes plus tard, nous apercevons une troisième personne près d’Antoine et Will. Celui qui s’est avéré être un des gardiens du site nous fait signe de revenir, ce que nous faisons sans protester. Après un bref échange sur les dangers de notre action, il nous explique que le site est fermé à cette saison et que nous devons nous en aller. Ça tombe bien, il est temps de reprendre la route pour aller voir la cascade de Tamul.

Tamul

Un peu avant midi, nous récupérons nos affaires à la laundry avant de se diriger vers le marché pour refaire quelques provisions.

Sur une perpendiculaire à la rue du marché, trouvé complètement par hasard, nous mangeons dans un mini boui-boui où nous dégustons les troisièmes meilleurs tacos de tout notre séjour au Mexique ! Impossible malheureusement de vous décrire précisément l’adresse, mais si par miracle quelqu’un retombe un jour dessus, les chaises et les tables étaient aux couleurs de Coca-Cola et le proprio devait bien mesurer deux mètres.

A priori, il y a plusieurs accès pour la cascade de Tamul. Nous l’avons visitée en arrivant par l’amont de la rivière. Une fois parvenu au signet Maps.me, on trouve une aire de stationnement sur laquelle attendent des locaux avec leurs pick-up. Comme d’habitude, nous arrivons en fin d’après-midi. Pour parvenir à la cascade, il faut descendre pendant quatre kilomètres le long d’un chemin en terre défoncé, aux pierres apparentes. Les locaux nous expliquent qu’on ne pourra jamais descendre avec notre Chevrolet Spark et qu’on doit louer les services d’un 4x4 et de son chauffeur. Même si on s’y attend, on demande le prix... qui est effectivement exorbitant. Comme on ne peut pas faire sans eux et qu’ils le savent, impossible de négocier. Entêtés, nous décidons de tenter le coup avec notre pot de yaourt à moteur. La descente se fait plutôt bien jusqu’à la barrière du site. Le garde, surpris et mécontent de nous voir arriver avec notre véhicule perso tente de nous faire croire que l’on n’a pas le droit de passer sans 4x4. Heureusement, un pick-up arrive derrière nous, donc impossible de faire demi-tour. Finalement à contre-cœur et outré que l’on ait réussi à descendre avec une si petite voiture, il finit par nous laisser passer. Après avoir laissé passer le 4x4 un peu plus loin, nous reprenons doucement notre descente, au rythme des pierres qui cognent contre le châssis. Comme nous sommes en fin de saison cyclonique dans l’Atlantique nord, il pleut depuis dix jours et nous ne sommes donc pas surpris de trouver une marre de boue d’une centaine de mètres sur un replat, juste avant l’arrivée.

Antoine, Johan et Will descendent de la voiture et finissent à pied pour alléger le véhicule et maximiser nos chances de passer. Une fois garés, nous montons dans une pirogue pour traverser la rivière. La billetterie du site se trouve juste de l’autre côté. On nous explique que l’on doit emprunter un sentier à travers la jungle pendant une petite vingtaine de minutes pour aller voir la cascade. Après avoir planté les tentes et mangé, nous entamons la descente à la lampe frontale pour aller prendre un bain au clair de lune. Le chemin se termine par une échelle singulière, courbe et longue d’une trentaine de mètres, si bien que l’on n’en voit pas le bout lorsque l’on s’engage dessus.

La cascade étant très haute et large, le débit de l’eau ne permet pas de se baigner en sécurité. En revanche, pour les amateurs d’hydromassage, des ramifications de la chute s’écoulent sur les roches alentours, formant des terrasses et des sièges. Un véritable salon de massage naturel !

El Sotano de las Golondrinas

Le lendemain matin, comme il a plu toute la nuit, je suis inquiet de ne pas réussir à remonter la pente. Nous décidons donc de me laisser remonter seul le véhicule pendant que Johan, Antoine et Will remontent à pied. Heureusement, ils ont eu l'aubaine de se faire remonter par un pick-up. Arrivés au parking, Will se rend compte qu’il a laissé ses lunettes sur un muret près de la cascade. Une heure plus tard, après un aller et retour en moto avec un gars du coin, nous prenons la route en direction du sud, vers le Gouffre des Hirondelles. Perché sur une montagne, El Sotano de las Golondrinas est un immense gouffre. Rien d’extraordinaire si ce n’est qu’on s’attend à tout moment à en voir surgir un ptéranodon. Pour les amateurs, sachez que hors saison des pluies, des descentes en rappel dans le gouffre sont possibles.

Xilitla – Las Pozas

Le soir, nous arrivons à Xilitla où se situent les jardins d’Edouard James : Las Pozas. Tout à fait en face de l’entrée du site, nous logeons dans une hostale toute en couleur à l’ambiance hippie assez particulière car les logements sont des tipis en béton. Il y en a des plus ou moins confortables ; le nôtre ne l’est pas et sent l’humidité.

Le soir, nous retournons en centre-ville pour manger un morceau. Après avoir loupé une intersection, nous demandons notre chemin à une passante. À son regard, nous comprenons immédiatement qu’elle n’a aucune idée d’où se trouve ce que l’on cherche. Mais pour elle, aucune importance, il faut qu’elle nous réponde quelque chose. Se passe alors une longue minute pendant laquelle la passante nous donne des indications dans la direction opposée à notre destination. Nos sourires grandissent au fur et à mesure qu’elle invente et nous baratine. Une fois la dame remerciée et les vitres remontées, nous redémarrons dans un grand éclat de rire. Il faut dire que ce n’est pas la première fois qu’on nous fait le coup. Il faut savoir que lorsque vous demandez une information à un Mexicain, il vous répondra toujours quelque chose, quitte à vous raconter n’importe quoi plutôt que de vous dire qu’il ne sait pas. C’est vrai pour toute sorte d’information : horaires de bus, directions… Lorsque l’on a cherché à savoir pourquoi, on nous a répondu que c’était par fierté. C’est très déconcertant au début car vous devez sans cesse jongler avec des informations contradictoires, mais avec la pratique on parvient rapidement à déceler quand c’est du pipeau. Néanmoins, nous parvenons à trouver un petit restaurant dont la terrasse ressemble à un grand préau. Nous y mangeons les deuxièmes meilleurs tacos de notre séjour au Mexique ; la viande est cuite au barbecue, c’est un délice ! Impossible malheureusement de vous indiquer précisément sa localisation mais si vous le trouvez, vous ne serez pas déçus.

Le lendemain matin, nous entrons dans les jardins à l’ouverture car nous devons faire toute la route du retour jusqu’à Mexico City. Las Pozas est un lieu vraiment unique. Nous évoluons au milieu de la jungle et de constructions tout droit sorties de l’univers de la Fantasy. On se croirait à Fondcombe dans le Seigneur des Anneaux ou dans un décor de Tomb Raider. C’est stupéfiant et magnifique !

Xilitla%25202_edited_edited.jpg

La route pour retourner à Mexico est un véritable enfer. Elle est en bon état mais nous avons devant nous trois cent cinquante kilomètres de virages. Pour moi qui conduis et Johan qui est à l’avant ça va, mais pour Antoine et Will à l’arrière, c’est un calvaire.

Le soir, nous rendons la voiture couverte de boue et sautons dans un bus en direction de Oaxaca. Connaissant déjà ce coin du pays, Will décide de continuer son voyage de son côté.

État de Oaxaca

Oaxaca de Juarez

Nous arrivons à Oaxaca – ville éponyme de l’État – de bon matin après notre première nuit en bus. Autant dire que nous ne sommes pas frais, d’autant plus que Djo (Johan) est mal fichu. Nous trouvons à nous loger dans une hostale en centre-ville conseillée par Will, l'Hostal Central. En fin de matinée nous partons faire un tour ; la ville n’a rien d’extraordinaire mais il fait bon de s’y promener.

Oaxaca%25201_edited_edited.jpg
oaxaca%25203_edited_edited.jpg

Si Will nous a conseillé cette hostale, ce n’est pas tant pour sa qualité que pour son emplacement. Elle est plutôt agréable et bien tenue mais elle est surtout parfaitement située pour déguster les meilleurs tacos du pays. Sur le trottoir d’en face, le même homme vient tous les soirs avec sa guitoune, vendre des tacos et des tortas (sandwichs de blé local constitués de la même base que les tacos). Au bon vouloir du client, il enrichit ses tacos de petits morceaux d’ananas qui font toute la différence. Antoine et moi sombrons littéralement dans l’abus et mangeons ce soir-là pour au moins trois repas. Étant malade, Johan ne peut malheureusement pas en profiter mais il se rattrapera une semaine plus tard en y retournant.

Monte Albán

Le lendemain nous partons visiter le site archéologique de Monte Albán, tout près de la ville. Si vous êtes friands de running vous pouvez tenter l’ascension à pied, comptez une quinzaine de kilomètres depuis le centre-ville mais attention au dénivelé ! Même si l’idée nous a traversé l’esprit, nous y montons en bus, toutes les agences de la ville proposent le tour. Il faut une grosse paire d’heures pour faire le tour du site qui est plutôt sympa mais qui n’a rien à apporter si vous avez déjà vu ou comptez visiter d’autres sites tels que Teotihuacán ou Chitchén Itzá.

monte%2520alban%25201_edited_edited.jpg
monte%2520alban%25203_edited_edited.jpg

Mazunte

Le lendemain matin nous montons dans un bus pour rejoindre la côte Pacifique. Le trajet est en deux étapes. Après avoir été déposés à un carrefour au milieu d’un village nous montons dans un transport colectivo – une sorte de gros pick-up dont la benne a été remplacée par une structure permettant d’accueillir une douzaine de personnes. Nous sommes une demi-douzaine à attendre le colectivo qui arrive quasiment plein. Plutôt que de s’entasser à l’arrière, je décide de voyager sur le toit. La route est belle et il fait un temps radieux. La seule contrepartie à cet agréable bain de soleil c’est d’éviter les branches des arbres, ce qui rend le voyage d’autant plus ludique. Antoine me rejoint pour les derniers kilomètres avant notre destination choisie : la plage de Zipolite. Il est midi, nous mangeons un morceau avant de partir à la recherche d’un logement. Malheureusement en basse saison la plupart des adresses sont fermées et on nous conseille de tenter notre chance sur la prochaine plage, à San Agustinilio.  Là, nous trouvons un logement littéralement les pieds dans le sable.

toit%20colectivo_edited.jpg
san%2520agust%2520plage_edited_edited.jp

Après nous être installés, nous fonçons prendre notre premier bain dans le Pacifique. Je remarque rapidement que les vagues sont puissantes mais je ne le réalise vraiment que lorsque je me fais balayer par une vague venant de la plage. Une première pour moi !

san%252520agust%2525204_edited_edited_ed
san%2520agust%2520plage%25203_edited_edi

Le soir, nous partons en footing pour aller voir le coucher de soleil sur la pointe de Mazunte, quelques kilomètres plus loin. Nous partons un peu au dernier moment et le ratons.

Le lendemain matin, nous partons faire du surf sur la plage de Mazunte. Allergique à l’idée de payer un instructeur pour une heure et confiants dans nos compétences inexistantes en surf, nous nous contentons de louer les planches. Évidemment, ça ne s’invente pas. En une heure de temps, Johan et moi parvenons à nous mettre debout une ou deux fois et à prendre des vagues sur une quinzaine de mètres. Moins chanceux, Antoine passe violemment à la machine à laver et retourne bredouille sur la plage après trois quarts d’heure. Ce n’est qu’en le rejoignant que nous apprenons qu’il s’est fait mal. L’aileron de la planche lui a violemment frappé le côté du ventre en-dessous des côtes, laissant une belle marque rouge. La journée se passe dans le chill le plus absolu jusqu’au soir venu où Antoine ne se sent pas de sortir pour manger.

Le lendemain matin, il est encore plus mal et Johan l’accompagne chez le médecin. Le résultat n’est pas joyeux. Entre piqûres et autres, sans rentrer dans le détail, Antoine va passer les prochaines quarante huit heures allongé à lutter dangereusement contre une inflammation interne. A posteriori, on aurait probablement dû aller à l’hôpital. Pour qu’il puisse récupérer dans les meilleures conditions, nous prenons une autre chambre pour l’installer dans un lit double et plantons les tentes sur la plage. Mauvaise idée… Le temps tourne à l’orage et nous devons précipitamment démonter les tentes le soir venu, égarant au passage quelques sardines. Un peu plus tard, un client me propose de m’initier au chamanisme et m’invite à une cérémonie dans un temple sur la colline voisine. Finalement, avec Johan nous préférons louer des vélos et retenter notre chance pour le coucher de soleil, que l’on rate une fois de plus.

Le lendemain matin, au moment de démonter ma tente que j’avais mise à sécher, l’arceau principale casse et me reste dans les mains. Premier vrai coup dur niveau matos. Le soir venu, ayant déjà loupé deux fois le coucher de soleil pour cause de laxisme, je prends de l’avance. Une fois sur les lieux, ayant une demi-heure devant moi avant que le soleil commence à rougir, j’en profite pour m’avancer sur la pointe. Après avoir crapahuté et escaladé sur les roches acérées de la pointe, je parviens jusqu’à l’extrémité de celle-ci, probablement le meilleur spot pour contempler le soleil lorsqu'il vient à disparaître derrière l’horizon.

couch%25C3%2583%25C2%25A9_de_soleil_2_ed
couch%25C3%25A9%2520soleil_edited_edited

Trente heures après son premier passage chez le médecin, Antoine est toujours très mal en point. Refusant qu’on reste à son chevet à ne rien faire, il nous enjoint à sortir de notre côté. On part alors dîner avec deux filles rencontrées sur la plage deux jours plus tôt; premier bon restaurant depuis le début du voyage. Pendant la soirée, celles-ci nous expliquent qu’un pêcheur du coin qui fait son beurre en amenant les touristes au large pour voir des tortues marines, a repéré un immense ban de dauphins le matin même. Demain, ils partent à deux bateaux pour emmener un groupe à leur rencontre. Comme elles ont le WhatsApp dudit pêcheur, elles réservent pour nous deux places de plus. De retour à l’hostale, Antoine dort, on ne le réveille pas. Ce soir-là, comme ma tente n’est plus fonctionnelle, je dors pour la première fois dans un hamac. Je suis réveillé dans la nuit car mon poignet droit me lance... Et pour cause, je n’ai pas suffisamment bien étalé l’anti-moustique, si bien que je découvre plus d’une trentaine de piqûre sur une bande d’un centimètre et demi de large sur le tour de mon poignet.

Au petit matin, je me faufile dans la chambre pour récupérer mon maillot et réveiller Johan. Le peu de bruit que nous faisons suffit à réveiller Antoine qui se redresse, toujours blanc comme un linge : « Vous allez où ? », « On part nager avec des dauphins. », « Hein !? Sérieux !? Attendez-moi j’arrive ! ». J’ai rarement vu autant de détermination que dans les yeux d’Antoine, ce matin-là. Encore mal en point mais définitivement moins souffrant que deux jours auparavant, Antoine nous rejoint à l’embarcation qu’il faut mettre à l’eau car elle se trouve calée au sec sur la plage. Finalement, nous ne trouvons pas les dauphins, qui ont passé leur chemin, mais quelques tortues marines, une première pour Djo et moi en snortkeling (randonnée avec masque et tuba). De retour à la plage, le capitaine fait descendre tout le monde à quelques mètres du rivage puis retourne prendre de l’élan pour s’échouer à toute allure sur le sable.

Pendant l’aprem, Antoine nous déclare qu’il se sent suffisamment bien pour encaisser un trajet en bus et continuer le voyage. On cherche alors à rejoindre le Chiapas pour aller visiter le site maya de Palenque. Malheureusement, la Fête des morts – événement extrêmement populaire au Mexique – vient de s’achever et les bus inter-États sont tous complets. Les gens qui sont venus à Oaxaca pour l’occasion rentrent chez eux. Nous parvenons à trouver un bus pour Palenque qui part deux jours plus tard de Oaxaca et fait escale à Villahermosa. Nous rentrons à Oaxaca ce soir-là par un bus de nuit. Cependant, le moment venu, nous peinons à trouver un transport jusqu’au terminal de bus. Nous sommes plus que ric-rac. Nous finissons par trouver un taxi qui accepte de nous emmener à un prix exorbitant qu’il justifie en expliquant qu’il doit payer l’essence pour l’aller et le retour. Il ne va pas nous la faire : on négocie moitié prix en disant qu’il trouvera forcément un client pour faire le retour. Une fois dans le taxi, Antoine explique au chauffeur que nous sommes en retard pour attraper notre bus. Après avoir quitté les agglomérations, celui-ci fonce à toute allure à travers la nuit sur les cinquante kilomètres de route sinueuse. Grâce à son pilotage digne d’une course de côte, nous attrapons notre bus de justesse. Le lendemain matin, nous arriverons à Oaxaca où nous seront coincés jusqu’à lundi.

Hierve el Agua

Quitte à être à Oaxaca autant continuer à visiter ses alentours. Nous décidons alors d’aller voir les cascades pétrifiées de Hierve el Agua. Week-end ou pas, bien mal nous en a pris, le site est blindé de monde ! L’attraction en elle-même est une formation de calcaire à flanc de falaise ayant la forme d’une cascade, d’où son nom. Au sommet de cette cascade de calcaire, on a le droit à une jolie vue panoramique ainsi qu’à un spectacle singulier. Des vasques forment des piscines naturelles dans lesquelles un million de touristes au centimètre carré pataugent. Probablement trop de monde... ajouté au fait que nous ne sommes pas du tout émerveillés par ladite cascade, nous nous pressons de quitter l’endroit. Certainement est-ce bien plus charmant voire idyllique d’y être seul au coucher de soleil ou au petit matin après une nuit en tente sur site.

hoerve%2520el%2520agua%25202_edited_edit
hierve%2520el%2520agua%25201_edited_edit

Encore Oaxaca

Cet après-midi-là, je parviens à retaper ma tente grâce à son kit de réparation. Je ne sais pas combien de temps ça tiendra, mais c’est toujours ça ! Au moment du dîner, je pars manger de mon côté. Pendant que je mange mon burger assis sur un tabouret en plastique rouge accoudé à la roulotte du vendeur, j’engage avec lui ma première vraie discussion en espagnol.

N’ayant pu réserver qu’une nuit dans notre hostale pour la simple raison que nous ne sommes pas les seuls à être restés coincés à Oaxaca après la Fête des morts, Djo et moi atterrissons dans un hôtel de passe. N’ayant pas encore complètement récupéré, Antoine préfère débourser un peu plus qu’à l’accoutumée pour une bonne nuit de sommeil. La chambre semble propre mais nous prions pour ne pas avoir de bed bugs. En revanche, les sanitaires sont une horreur, tous bouchés à l’exception d’un seul : sale histoire !

État du Chiapas

De Oaxaca à Palenque

Le lendemain soir nous montons dans le bus pour notre périple jusqu’à Palenque. Il n’est jamais anodin de traverser le Chiapas. L’État du Chiapas a une histoire révolutionnaire récente. Wikipédia vous racontera cela mieux que moi. Le groupe révolutionnaire des zapatistes a commencé ses actions de révolte dans les années 1980 et a déclaré l’auto-gestion en 2001 en développant un système parallèle tout en continuant la rébellion. Il n’est donc pas rare que les routes soient bloquées par des incendies volontaires, forçant alors à faire d’importants détours. On nous a raconté qu’il y a quelques années, un groupe de touristes arpentant l’État à vélo s'est fait kidnapper ou encore qu’un bus a été intercepté par une milice armée histoire de dépouiller les passagers. Cependant cela reste des cas isolés. Nous aurions voulu visiter plus en profondeur cette partie du Mexique mais aller à la rencontre de ces communautés nécessite de s’enfoncer dans les terres pendant souvent plus d’un jour de route sur des pistes à travers la jungle, dans un transport quasi-individuel. Par manque de temps et par choix, nous ne ferons qu’un bref passage au Chiapas, dans la région de Palenque.

Vous l’aurez deviné, une fois n’est pas coutume, loi de Murphy oblige, on a évidemment droit à l’incendie volontaire et donc au détournement du bus. Celui-ci prend alors des routes complètement alambiquées, pour nous faire changer de véhicule à Villahermosa au profit d'un mini-bus 4x4 afin d’emprunter des pistes (en terre), nous offrant ainsi au total un détour de plus de cinq cents kilomètres pour plus de trente heures de voyage. Nous arrivons à Palenque lessivés.

Palenque

Le site archéologique de Palenque est très connu, la ville offre naturellement nombre de solutions d’hébergements allant de la simple hostale à l’hôtel cinq étoiles. Dans le quartier des grands hôtels, nous trouvons une petite hostale sympa. On a beau être fatigués, on a assez perdu de temps comme ça, alors pas le temps de niaiser ! Demain matin Palenque, dans l’après-midi les cascades Aguas Azules et le soir bus pour Bacalar dans l’État de Quitana Roo sur la péninsule du Yucatán.

Palenque est situé au milieu de la jungle, ce qui rend la visite très différente des autres sites que nous avons vus jusqu’ici. La cité est immense et n’est que partiellement découverte. C’est vraiment magnifique et très impressionnant ! Antoine part de son côté pour suivre et écouter en loucedé un guide prodiguant des infos à un groupe de Français. Johan et moi arpentons le site à notre rythme sans manquer d’escalader les marches d’une pyramide le plus rapidement possible comme des enfants. Un peu plus tard un vendeur à la sauvette nous démarche pour nous vendre des bracelets souvenir. De loin, il scande : « Dies pesos ? », comme on fait non de la tête, il renchérit : « Cinco pesos ? Dos pesos ? Cero pesos ? », ce à quoi on se retourne pour rire avec lui.

palenque%25201_edited_edited.jpg
palenque%25202_edited_edited.jpg

On retrouve Antoine sur le parking en pleine discussion avec un des membres de son groupe – le gérant d’un grand magasin de mode. Après avoir un peu tapé la discute, celui-ci propose à Antoine et à Johan de faire du mannequinat au retour de notre tour du monde. Comme je n'ai pas eu de proposition, ils ne manquent pas de se foutre de ma gueule après avoir tourné les talons ; et ils ont bien raison.

Aguas Azules

Aguas Azules est une cascade toute proche de la ville de Palenque. Elle se présente comme une suite de petits sauts. Il y a une aire pour se baigner avec une corde pour jouer à Tarzan. Le site est très touristique et bien aménagé. Si vous y allez hors saison des pluies (ce qui n’est pas notre cas) vous aurez droit à un spectacle magnifique : l’eau y est d’un bleu acide, presque irréel. En plus des photos, nous nous sommes amusés à faire du canyoning dans les cascades, évidemment sans équipement. Je ne recommande pas, c’est très dangereux et vous risqueriez la noyade, à laquelle j’ai échappé de peu d’ailleurs.

aguas%252520azul%2525201_edited_edited_e
aguas%252520azul%2525203_edited_edited_e

Bacalar

Le lendemain matin nous arrivons à Bacalar. Cette petite ville borde une lagune immense qui prend des airs de paradis. Il y a probablement peu d’endroits sur Terre plus chill que celui-là. Le sport le plus violent que vous pouvez pratiquer dans le coin est probablement le paddle. Le bémol c’est que les hôtels et les lodges bordent toute la lagune si bien qu’il n’y a que des plages privées. Il n’existe qu’une plage accessible au public un peu excentrée où l’on paie l’accès pour quelques heures. Malgré l’ambiance reposante et la beauté de l’endroit nous ne restons que la journée et reprenons le bus le soir pour Playa del Carmen.

bacalar%25202_edited_edited.jpg
bacalar%252525201_edited_edited_edited_e

Péninsule du Yucatán

Playa del Carmen

Le lendemain matin, nous arrivons à Playa del Carmen, une ville du luxe et de la fête. Je ne suis personnellement pas fan de cette ambiance ni de ce genre de villes mais Antoine et Johan ont apprécié et je dois reconnaitre que la soirée que nous avons passée était plutôt sympa.

 

Antoine étant féru de plongée, nous passons la journée du lendemain sur l’île de Cozumel réputée pour sa faune sous-marine. Pour les budgets serrés, attention au prix du ferry, ça pique ! Une fois à l’agence, Antoine signe pour la matinée. Djo par manque de moyen et d’intérêt pour la chose préfère s’abstenir. Pour ma part, j’ai déjà essayé la plongée dans le passé et je n’ai pas pu passer la barre des six mètres, avec pour résultat une douleur à l’oreille gauche pendant plus d’un mois. Apeuré par ma précédente expérience, je décide de prendre le même forfait que Johan à savoir : palmes, masque et tuba, pour une sortie en snorkeling. Et j’ai bien fait ; je ne le sais pas encore à cette époque, mais j’apprendrai huit mois plus tard que je ne peux pas plonger à moins de faire des exercices préalables pendant plusieurs jours, pour cause d’un trop grand manque de souplesse au niveau de mes trompes d’Eustache.

Nous partons finalement tous ensemble, les uns équipés de masques et de tubas, les autres de combinaisons et de bouteilles d’oxygène. La plongée est magnifique et le snorkeling l’est également. Le lieu est un tombant situé à une quinzaine de mètres de profondeur où la faune et la flore sont riches et variées. Parmi les plus beaux spécimens on trouve des tortues de mer et des raies manta et des coraux bien colorés. De retour à l’agence, le repas du midi est offert et nous dégustons un délicieux poisson fraîchement pêché, un régal ! Trois heureux ce matin-là !

Le soir, nous nous rendons chez Europcar pour notre road-trip dans le Yucatán. Comme d’habitude, on s’apprête à louer un pot de yaourt. Malheureusement cette fois-ci, il n’y a plus de citadines et la gamme la moins chère disponible est la berline. Finalement on parvient à négocier le prix de la berline à celui de la citadine ainsi qu’à se faire offrir les frais de rapatriement du véhicule. En effet, nous la louons à Playa del Carmen pour la rendre à Cancún, soixante-quinze kilomètres au nord, juste avant de prendre l’avion pour le Costa Rica.

Voulant faire une plongée en cénote, Antoine réserve ce même soir pour deux plongées le lendemain matin dans les cénotes Taj Maja et Chak Mool. Le plan est de se retrouver pour 11 h à l’entrée de la seconde.

Laguna Azul

Les cénotes sont des puits naturels caractéristiques de la région du Yucatán. Pour plus de détails, encore une fois, Google est votre ami. Ils constituent sans doute l’attraction principale dans la région après l'ancienne ville maya, Chichèn Itzá, une des sept merveilles du monde.

À 8 heures du matin, on récupère notre berline grand confort. On passe faire de l’essence avant de se diriger vers le cénote Azul au nord de Tulum. Pendant ce temps, Antoine plonge dans le cénote Taj Maja. L’entrée du cénote Azul n’est pas très chère. Par conséquent, il est très populaire auprès des Mexicains qui n’ont pas forcément tous les moyens de débourser 350 pesos (environ 13,50 euros) pour se baigner dans la cénote Dos Ojos, non loin d’ici. Le cénote Azul est constitué de plusieurs bassins dont un suffisamment profond pour pouvoir sauter d’un promontoire. L’eau y est d’un bleu très clair du fait qu’il est en plein air, très agréable.

En sortant de là, Johan recompte ses sous et se rend compte qu’il lui manque un billet de 500 pesos (20 euros). D’un coup ça fait tilt, on se souvient avoir laissé un pourboire au pompiste ce matin-là. Celui-ci avait insisté pour savoir si on était sûr de vouloir lui laisser la monnaie, ce qui, maintenant qu’on y repense, n’arrive jamais. Il a insisté parce qu’au lieu de lui laisser 4 pesos on lui en a laissé 504, pour un plein à 496 pesos. Ni une ni deux, on y retourne pour retrouver le gars et lui indiquer notre erreur. Évidemment il ne se souvient de rien, mais bon, on ne lui en veut pas c’est fair-play. Après tout : donner c’est donner, reprendre, c’est voler.

Avec ce petit aller et retour, on est trop court en temps pour faire un autre cénote avant de retrouver Antoine. On file donc au cénote Chak Mool. Après nous être trompés de chemin en sortant de la voie rapide pour nous enfoncer sur une piste à travers la jungle pendant presque une dizaine de kilomètres, on retrouve finalement Antoine sur le parking de Chak Mool. Pendant qu’il nous raconte ses excitantes plongées, totalement conquis par la découverte de ces "grottes sous-marines" où haloclines et halos de lumières illuminent l'obscurité des cénotes, on file vers Dos Ojos. On rebrousse chemin à peine arrivés devant le prix de l’entrée. On décide donc d’aller manger un morceau à Tulum avant de revenir en arrière de quelques kilomètres pour visiter le Casa Cenote.

Casa Cenote

Ce cénote en forme de long canal sinueux ressemble à s’y méprendre à une mangrove, au détail près que l’eau y est douce et claire. Au moment de payer l’entrée, le gérant nous explique qu’il y a un crocodile dans le cénote. Évidemment on sourit, croyant à une blague. Il insiste en nous disant qu’il y a vraiment un crocodile mais qu’il n’est pas très gros et surtout qu’il est gentil. La bonne blague, un crocodile « gentil », en liberté dans le cénote. Même pas en rêve on se baigne ! Un gars revient de nager et nous dit qu’il a cherché le croco mais qu’il ne l’a pas trouvé. On finit par se dire que le gérant invente cette légende pour attirer les touristes, mais qu’évidemment personne ne le voit jamais. Plutôt bien pensé de sa part.

 

Avec un soupçon de méfiance tout de même, on se jette à l’eau puis on commence à nager en descendant le canal pour aller visiter le fond du cénote. Après avoir fait une halte en s’amarrant au canoë d’autres touristes, on reprend notre promenade aquatique jusqu’à un resserrement du canal. Là, on aperçoit un panneau : « Cuidado, en estas rocas duerme un crocodilo ». Puis à trois mètres devant nous : le fameux crocodile, qui dort paisiblement sur son rocher. Mouvement de panique général, surtout pour moi qui nage le moins bien ! On s’éloigne au plus vite et on remonte le canal en direction de l’entrée. Il n’y a pas moins d’un quart d’heure de nage, du moins à mon rythme si je ne veux pas me fatiguer et me noyer. Me voyant en perdition quelques mètres derrière, Antoine me file son masque et son tuba. Avec ça je vais pouvoir nager jusqu’au bout, malgré l’angoisse que Monsieur le gentil crocodile se réveille avec une petite fringale et décide de me croquer un mollet.

Finalement, nous arrivons au bout et confirmons au gérant qu’on a bien vu le croco, qu’il n’est effectivement pas très gros – environ 1,50 m – mais on se demande surtout comment se fait-est-ce qu’il n’ait encore jamais attaqué personne ?! Ce à quoi il nous explique qu’il passe sa journée à dormir. Et la nuit, il remonte le cénote pour aller chasser dans la mer qui est juste de l’autre côté de la route.

Quand on y réfléchit, on est tout de même dans un lieu ouvert au public dans lequel évolue en toute liberté un crocodile... De deux choses l’une, soit la vision occidentale du crocodile diabolise cet animal qui n’est peut-être pas forcément dangereux selon les espèces, comme les requins par exemple, soit la situation est juste ahurissante et c’est un miracle que personne ne soit jamais attaqué. Quoi qu’il en soit, on décide d’immortaliser le moment et on retourne voir Mister croco avec la GoPro. De retour au parking du cénote, des coatis viennent rendre visite aux touristes ; beaucoup plus mignons !

Cénote Carwash

En mémoire à nos campings dans la région de San Luis Potosi, nous décidons d’aller camper le soir au cénote Carwash pour y être seuls le lendemain matin. Arrivés sur ses lieux, nous trouvons le site fermé. Le gardien n’a pas le droit de nous laisser entrer sous peine de perdre son job. Comme il pleut des cordes et qu’il fait déjà nuit, il nous propose d’appeler un de ses amis qui tient un autre cénote à quelques kilomètres. Cinq minutes plus tard, nous le suivons en voiture. On quitte bientôt la route pour s’enfoncer dans la jungle sur une piste. Arrivés chez son ami, celui-ci accepte de nous accueillir mais nous demande un prix exorbitant. Nous laissant à part quelques minutes pour négocier, notre ami gardien du premier cénote nous explique qu’il n’a pas pu faire baisser le prix et que de manière générale il n’est pas très safe de dormir en tente dans la jungle à cause des jaguars. Excuse ou non, ce n’est pas le bon soir. Après avoir remercié tout le monde, on décide de rentrer en ville pour dormir en hostale, demain on ira voir les ruines de Tulum.

Tulum

Pour éviter de payer le parking au prix fort, nous nous garons de l’autre côté de la route, non loin de l’entrée du site. Une fois passée la billetterie, il faut marcher un kilomètre et demi avant d’atteindre les ruines. Un petit train sur roues peut vous épargner la peine pour quelques euros. Les vestiges de Tulum ne sont probablement pas aussi impressionnants que ceux de Palenque ou Teotihuacán, en revanche, le site est magnifique. On évolue en bordure de falaise donnant sur la mer, dans un décor digne de Pirates des Caraïbes. On s’attend à tout moment à découvrir une carte au trésor dans une bouteille échouée.

Sur le retour, désormais pirates en herbe, nous nous accrochons clandestinement à l’arrière du petit train pour nous éviter la marche en plein cagnard.

Cénote Oxman

Après avoir déjeuné à Tulum nous arrivons en fin d’après-midi à Valladolid. Pour la première fois, on tente notre chance chez l’habitant. Après avoir fait beaucoup de porte à porte, quelqu'un finit par nous laisser entrer dans une maison dotée d’un beau jardin. Malheureusement, c’est encore un refus. Il commence à se faire tard, alors on tente notre chance au cénote Oxman. Arrivés sur les lieux, on découvre une magnifique propriété, avec une pelouse splendide et une piscine. Le cénote ferme dans une heure, alors on se dépêche. Au moment d’acheter le billet, on demande s’il est possible de planter nos tentes sur la pelouse pour la nuit. Finalement, pour l’équivalent de deux euros, nous voilà installés sur une divine pelouse avec une piscine à disposition et le cénote pour nous tout seuls le lendemain matin. Le rêve !

Oxman%25201_edited_edited.jpg
Oxaman%25202_edited_edited.jpg

Ce cénote est un véritable puits, on y descend par un escalier taillé dans la pierre. L’arrivée dans le goufre est assez spectaculaire. Une corde de Tarzan est installée pour faire des sauts périlleux et plusieurs spots à différentes hauteurs permettent de plonger à sa guise. Avec ses 60 m de profondeur, on ne risque pas de toucher le fond. Très beau et très ludique.

oxman_c%2525C3%252583%2525C2%2525A9note_
oxman_c%2525C3%252583%2525C2%2525A9note_

Un peu plus tard, nous retournons en ville pour dîner. Nous trouvons notre bonheur dans un petit restaurant bien excentré qui n’a probablement pas vu de touristes depuis un moment. Cette fois-ci pas de tacos, on ne connaît rien de ce qui est sur la carte, alors on prend un peu de tout. L’élue du soir est une galette de maïs garnie de haricots rouges et d’une sauce tomate, les salbutes. Nous en mangeons peut-être une dizaine parmi d’autres plats, boissons et desserts. Quand l’addition arrive, on n’en revient pas, un peu plus de 190 pesos quand nous mangeons d’habitude succinctement pour 90 pesos chacun.

Le lendemain matin, baignade dans le cénote où l’on s’entraîne pour la première fois au salto-arrière. Comme on ne peut rester là qu’une nuit, on remballe nos affaires. Je range avec regret ma tente dont l’arceau rafistolé n’a pas survécu à la nuit.

Cénote Zaci

Tout de suite après manger, on se rend au cénote Zaci au centre de Valladolid. Celle-ci est un véritable terrain de jeu pour qui aime sauter dans l’eau depuis les hauteurs. L’escalier d’accès descend le long de la grotte circulaire formée par un bassin large de quarante mètres et profond de trente. Depuis l’escalier, on peut sauter dans l’eau à toutes hauteurs. Au plus haut, près de l’entrée, on saute d’à peu près treize mètres. Comptez deux de plus si vous sautez de l’arbre.

c%25C3%25A9note%2520zaci%25203_edited_ed
c%252525C3%252525A9note%25252520zaci%252

Après cette bonne séance d’adrénaline, c’est reparti pour chercher un logement. À 16 h, nous sommes toujours bredouilles. Sur la place de l’église, nous convoitons secrètement la pelouse mais ça ne plaira sûrement pas aux forces de l’ordre. Nous finissons par trouver un petit hôtel qui nous loue une chambre à trois lits pour pas cher. Ce soir-là, sur la place principale, nous assistons à un spectacle de danse traditionnelle maya. Les acteurs-danseurs en tenue performent une danse énergique et impressionnante. C’est très sympa !

valladolid%201_edited.jpg

Merida

De bonne heure, nous quittons Valladolid pour Merida. À l’entrée de la ville, la police nous arrête pour contrôle de routine. Trois baroudeurs dans une voiture, c’est le délit de faciès assuré. Ils cherchent drogue et alcool, mais nous n’en avons pas. Ils nous laissent partir.

La ville est presque jolie et il a l’air d’y faire bon vivre. En plus de visiter, cet après-midi-là, nous profitons d’être dans une grande ville pour partir à la recherche d’un soudeur à l’arc. Après avoir fait plusieurs adresses et vu plusieurs personnes, pas un n’a de poste à souder à l’arc pour réparer mon arceau de tente. Le soir, Djo nous régale en faisant un banofee.

Chichèn Itzá

Pour éviter la marée de touristes, nous partons à l’aube afin d'arriver à l’ouverture. Chichèn Itzá est une ancienne cité maya. Certes il y a la grande pyramide bien connue en son centre mais au-delà le site est très grand. C’est très impressionnant et nous sommes ravis d’être là avant la foule ! Pour la première fois, nous voyons le terrain du fameux sport d’équipe où l’on doit envoyer la balle dans un cercle de pierre accroché sur un mur à six mètres de haut.

chichen%2520itza%25202_edited_edited.jpg
chichen%252520itza%2525203_edited_edited

Du Mexique au Costa Rica

Nous partons de Chichèn Itzá vers 11 h. Comme nous sommes court en temps pour rendre la voiture, nous prenons l’autoroute. Arrivés à mi-chemin, nous constatons avec effroi que nous n’avons plus d’espèces pour payer le péage. Avec un peu de chance, on se dit qu'on peut payer par carte bleue. Pour nous en assurer, lors du dépassement d’un camion nous stabilisons la voiture à sa hauteur puis Johan ouvre sa fenêtre et fait signe au chauffeur de faire de même. Comme nous sommes à plus de 110 km/h, il se penche par la fenêtre pour couvrir le bruit du vent et crie : « Ola senor, podemos pagar con tarjeta la autopista ? », « Que ? », « PODEMOS PAGAR CON TARJETA LA AUTOPISTA ? », « Si, si… », « Gracias ! ». Certains ont peut-être reconnu une scène de Fast and Furious 1.

Arrivés au péage, on ne peut évidemment pas payer par carte bleue. Donc on repart dans l’autre sens pour sortir plus tôt. Bizarrement, si tu ne prends pas l’autoroute jusqu’au bout, tu ne payes rien. Grâce à ce charmant contretemps, nous rendons la voiture une heure en retard, mais heureusement sans pénalité.

Au moment d’enregistrer les bagages à l’aéroport, les hôtesses réclament notre billet de sortie du Costa Rica. En cinquième vitesse, nous réservons alors trois billets de bus pour le Nicaragua. C’est un problème récurrent aux aéroports, ce n’est pas systématique mais on vous demande souvent un billet de sortie du territoire avant d'y entrer. Problème d’ailleurs inexistant lors d’un passage de frontière terrestre! Pour éviter de s’enfermer dans une date en prenant un billet d’avion cher et non remboursable, vous pouvez simplement acheter un billet de bus, le moins cher possible entre deux villes proches de part et d’autre de la frontière. Une autre combine est d’effectuer une réservation et d’indiquer une fois sur la page de paiement que vous souhaitez régler plus tard ou en espèces. Ainsi la compagnie vous envoie un récapitulatif complet de votre réservation avec le numéro de vol, les horaires, etc… La seule différence avec une véritable confirmation de réservation, c’est une ligne en bas de la page disant qu’il reste tel montant à payer et ce avant le… Il vous suffit alors de rogner la réservation et de la présenter comme telle : cela fonctionne très bien.

Une fois les contrôles passés, je me dirige vers le Starbucks pour déguster un Frappuccino Oreo. Je ne le sais pas encore, mais je viens de commencer un rituel. Nous sommes le 15 novembre et nous quittons le Mexique pour nous envoler vers le Costa Rica…

Photo d'en-tête :

Teotihuacan - Octobre 2018

Ciudad de Mexico - Mexique

00-JAF.jpg
bottom of page